Un accident avec un chariot élévateur arrive plus vite qu’on ne le pense. Le non-respect de la distance de sécurité par rapport à un autre chariot élévateur, une mauvaise visibilité pendant la conduite et un comportement de conduite inapproprié ne sont malheureusement pas des cas exceptionnels. Ce billet de blog approfondit le sujet des angles morts du chariot élévateur.
Si vous avez déjà utilisé un chariot élévateur, vous savez qu’il peut être difficile de maintenir une visibilité optimale sur l’environnement. Le chargement sur les fourches, les croisements avec une mauvaise visibilité ou des passages couverts dans l’entrepôt ne sont pas les seuls facteurs qui peuvent gêner les caristes : le chariot en lui-même présente certains angles morts. Les châssis de type A (les montants avant du toit de protection), le mât et la cloison de protection empêchent d’avoir une vue claire sur ce qui se trouve devant soi, tandis que le tablier porte-fourches, les flexibles hydrauliques, les cylindres et l’appareil de manutention éventuel entravent la visibilité sur le chargement. Pour ne rien dire des autres périphériques, comme les terminaux ou les scanners, dont les chariots de magasinage ou les chariots élévateurs modernes sont équipés de nos jours…
Il arrive trop souvent que cette visibilité limitée donne lieu à des situations dangereuses. De 2014 à 2016, près de 10 000 accidents ont eu lieu avec du matériel de transport interne. Et il ne s’agit que de la partie émergée de l’iceberg : des accidents qui ont entraîné la mort, une hospitalisation et/ou des lésions permanentes. Souvent, les accidents moins graves – pour ne rien dire des quasi-accidents – ne sont même pas signalés. Ainsi, plus de 7 000 personnes ont été en incapacité de travail temporaire ou permanente à la suite d’un accident.
Tous ces accidents ne sont pas dus à une mauvaise visibilité, mais nous pouvons affirmer sans hésitation qu’une meilleure visibilité améliore beaucoup la sécurité au travail. Parmi le Top 5 des mesures qui ont découlé d’une analyse approfondie des causes des accidents au travail, toutes sont en lien avec cette problématique :
Heureusement, nous pouvons prendre des mesures pour améliorer la visibilité. Nous pouvons par exemple placer des miroirs à des endroits stratégiques dans l’entrepôt ou avoir recours à des systèmes plus avancés de surveillance active qui émettent un signal sonore et/ou visuel en cas de danger.
Des adaptations au niveau de l’infrastructure et/ou de l’aménagement de l’entrepôt peuvent également améliorer la sécurité. La séparation physique des piétons et des engins de transport internes élimine une grande partie des risques. Des mesures organisationnelles, comme l’introduction de la circulation à sens unique dans les allées et la régulation (automatique ou non) de la vitesse dans les zones à risque ou au bout des allées, sont aussi propices à un environnement de travail plus sûr.
Indépendamment des mesures qui précèdent, nous avons un conseil relativement simple à vous donner. Nous voyons trop souvent des collaborateurs porter leurs vêtements de tous les jours au travail. La combinaison d’un jeans et d’un T-shirt noir ou bleu est populaire : c’est normal, car la poussière et la saleté ressortent moins.
Or le port de vêtements de sécurité appropriés est important. Une solution simple consiste déjà à distribuer des gilets de sécurité bien ajustés avec un système de fermeture.
Quelles que soient les mesures en vigueur, il faut qu’elles soient respectées et que ce respect fasse l’objet de contrôles suffisants. À cet égard, l’engagement des collaborateurs et la sensibilisation à la sécurité sont nos meilleurs atouts. La mise en place de dispositifs de sécurité est certainement utile ; mais au bout du compte, la sécurité au travail dépend de l’état d’esprit des personnes qui vont et viennent sur le lieu de travail.